UFC-Que
choisir : des chèques en centimes pour faire
pression sur les banques
L'association de consommateurs UFC-Que choisir veut
organiser un "contre-pouvoir des consommateurs" et
réclame aux banques françaises de cesser la
facturation des retraits aux distributeurs et aux
guichets, de diviser par deux le prix des virements
et de restaurer la gratuité des prélèvements.
L'association de consommateurs UFC-Que choisir a
annoncé, mardi 16 novembre, qu'elle attaquait cinq
banques accusées de pratiquer des frais bancaires
excessifs, et appelé les Français à participer à son
opération "Fête des chèques" pour faire preuve de
leur mécontentement.
§1
"Le comportement des banques en matière[i]
de tarifs est excessif",
a lancé[ii]
Alain Bazot, président de l'association.
"Les choses n'ont
guère[iii]
avancé" après la concertation qui vient
de se tenir sous l'égide[iv]
du ministre de l'économie, Nicolas Sarkozy et a
abouti[v]
à quinze mesures.
§2
TOUT PETITS MONTANTS[vi]
A l'échéance[vii]
de son ultimatum de quarante-cinq jours,
l'association a donc décidé de
"tenir son
engagement" et a assigné en justice[viii]
le Crédit lyonnais, La Poste, le Crédit agricole de
Lorraine, la Caisse d'épargne d'Alsace et la Banque
populaire centre atlantique. Les premières décisions
de justice devraient intervenir d'ici un an[ix].
§3
Elle organise aussi une opération de protestation
"Fête des chèques"[x]
destinée à
"mesurer le mécontentement" des Français
: ils sont d'abord invités à lui envoyer des chèques
d'un centime d'euro qui seront remis à la Fédération
bancaire française (FBF), puis à multiplier
l'émission et l'encaissement de chèques de faibles
montants (dans le cercle familial par exemple).
§4
"Le comportement du consommateur est essentiel pour
obtenir une modification de la législation
concurrentielle",
a relevé M. Bazot, ajoutant :
"Il faut organiser
un contre-pouvoir des consommateurs car,
individuellement, ils ne peuvent pas faire
grand-chose[xi]".
UFC-Que choisir réclamait aux banques françaises de
cesser la facturation des retraits aux distributeurs
et aux guichets, de diviser par deux le prix des
virements et de restaurer la gratuité des
prélèvements.
§6
DÉDAIN[xii]
FACE AUX CONSOMMATEURS
"Nous regrettons le silence, pour ne pas dire le
dédain et le mépris, qui a caractérisé l'attitude
des banques vis-à-vis[xiii]
des consommateurs",
a indiqué M. Bazot.
§7
Reconnaissant que la plupart des banques appliquent
ces
"facturations abusives", l'association a
préféré se concentrer sur les cas
"les plus flagrants[xiv]"
cherchant avant tout à
"obtenir une
jurisprudence" pour restaurer
"l'équité
contractuelle".
§8
Il ne s'agit pas d'avoir une condamnation de
l'ensemble des banques, a expliqué M. Bazot pour
justifier que de grands réseaux comme BNP Paribas ou
la Société générale ne sont pas visés[xv]
par ces procédures alors que, selon lui, leurs
tarifs sont aussi excessifs.
UFC-Que choisir estime que les banques profitent de
l'obligation d'avoir un compte courant pour imposer
des tarifs abusifs et dénonce un
"abus de
dépendance économique".
§1
[i]
-en matière de...: concernant...
[ii]
-lancer: ici, déclarer
[iii]
-ne...guère: pas beaucoup
[iv]
-sous l'égide de...: sous la présidence
de...
[v]
-aboutir à...:
s'achever pas..., se terminer pas...
§2
[vi]
-un montant: ici, une somme, un total
[vii]
-une échéance, l'échéance: la date limite
[viii]
-assigner en justice: porter plainte
contre..., faire un procès contre...
[ix]
-d'ici un an:
dans un an ou avant
§3
[x]
-Fête des chèques: c'est un jeu de mots
sur 'la fête', ici c'est employé ironiquement,
et 'faites' qui est l'impératif de 'faire'.
§4
[xi]
-grand-chose: c'est invariable. Noter la
présence du tiret (-). C'est toujours employé
dans une tournure négative, il n'y a pas
grand-chose de bien, pas grand-chose
d'intéressant.
§6.
[xii]
-le dédain: l'indifférence, le mépris. En
fait ça a presque le même sens que 'le mépris'
[xiii]
-vis-à-vis de...: envers (noter la
présence des tirets (vis-à-vis)
§7
[xiv]
-flagrant: évident
§8
[xv]
-être visé par...:
être concerné par...
|